Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/166

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» — Mais où sont-ils donc tous ? » lui demandai-je.

« — Dieu le sait, » dit Steerforth. « Après être allé vous attendre jusqu’au bac, je suis revenu ici ; j’ai trouvé la place déserte, c’est ce qui m’a mis en train de rêver, et vous m’avez surpris rêvant. »

Mrs  Gummidge, qui parut munie d’un panier, nous expliqua l’absence de tous les habitants de la maison-navire. Elle était allée bien vite acheter quelque objet nécessaire au ménage avant que M. Daniel Peggoty fût de retour avec la marée. Prévoyant que Cham et la petite Émilie, qui revenaient parfois avant la nuit, pourraient bien rentrer dans l’intervalle, elle avait laissé la porte ouverte. Steerforth, après avoir excité autant que possible la bonne humeur de Mrs  Gummidge par un compliment et une joyeuse embrassade, me prit le bras et nous nous retirâmes.

Il avait retrouvé toute sa gaîté, et notre conversation s’en ressentit tout le long du chemin.

» — Ainsi donc, » me dit-il, « c’est demain que nous abandonnons cette vie de boucanier ?

» — N’est-ce pas convenu ? » répondis-je. « Nos places sont retenues à la diligence.

» — Alors, c’est définitif, » reprit Steerforth ;