Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/167

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« tant pis. Ma foi ! j’ai presque oublié ici qu’il y a autre chose à faire en ce monde que d’aller à la pêche aux harengs. Et pourquoi ne serait-ce pas ?

» — Oui, tant que cette occupation aurait pour vous le charme de la nouveauté, » lui dis-je en riant.

« — Vous avez raison, » remarqua Steerforth, « quoique, mon jeune ami, cette réflexion m’étonne de la part de votre innocence : ne sent-elle pas un peu le sarcasme ? Eh bien ! je l’avoue, je suis capricieux, David ; cependant je n’ai pas perdu mon temps ; je parie que je passe un bon examen comme pilote… dans ces parages, du moins.

» — M. Daniel Peggoty prétend que vous l’étonnez.

» — Et que je suis un phénomène nautique, hé ?

» — C’est de bonne foi qu’il le déclare, et je suis de son avis ; car tout ce qui m’étonne, moi qui sais de quoi vous êtes capable, Steerforth, c’est que vous vous contentiez de pareils succès.

» — Que je me contente ? Qui vous a dit que je me contente si facilement ? Je ne suis content que d’une chose, ma Pâquerette