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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/175

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mes clients par ici. J’étais la semaine dernière chez lady Mithers… voilà une femme, celle-là ! et son époux, quel homme ! — incomparables tous les deux quand j’ai fourni du rouge à Madame et rajeuni le toupet de Monsieur ! »

Steerforth riait, et, quand il voulut répliquer, Miss Mowcher lui coupa la parole :

« — Non, non, » dit-elle, « je sais tout ce que vous pensez, ma fine fleur des pois : inutile de parler tout haut avec moi, et plus inutile encore de déguiser votre pensée. Vous allez vous faire friser par moi, n’est-ce pas ? Ah ! j’ai dernièrement teint les moustaches d’un prince russe et je lui fais les ongles deux fois par semaine ! mon ours du Nord est déjà un Adonis ! »

Tout en jasant, elle étalait sur une chaise un arsenal de petites éponges, des peignes, des fers à friser, etc.

« — Mais, » dit-elle ensuite, « vous n’êtes pas seul, James ; avec quel ami êtes-vous là ?

» — M. Copperfield ! » répondit Steerforth, « que j’ai l’honneur de vous présenter, et qui est très désireux de vous connaître.

» — Eh bien ! il me connaîtra, » dit Miss Mowcher ; « et, franchement, il me plaît ; ses joues ont les fraîches couleurs d’une pêche…