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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/180

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meilleur, et je jure qu’elle était née pour être une Lady. »

Ces paroles, qui furent prononcées lentement et distinctement, Miss Mowcher les écouta, la tête penchée, paraissant réfléchir et chercher le sens d’une énigme ; puis, quand Steerforth se tut, elle reprit son air de vivacité comique et babilla de nouveau tout en peignant et brossant les favoris de mon ami.

« — Ah ! et c’est là tout ! » dit-elle ; « bien, très bien. Voilà une histoire complète dont le dénouement doit être : « Ils se marièrent et vécurent heureux ? » n’est-ce pas. Ah ! Steerforth, Steerforth ! Je connais cependant une variante. Comment dit-on à certain jeu ? — J’aime ma belle avec un S parce qu’elle est Séduisante, je la hais avec un F parce qu’elle est Fiancée à un autre : je l’aime avec un E parce que je médite un Enlèvement… Ah ! M. Copperfield, vous avez là un ami qui est un modèle… mais le voilà peigné et frisé de ma main : à votre tour, voulez-vous ?

» — Qu’en dites-vous, Pâquerette » me demanda Steerforth en riant et m’offrant sa chaise. Voulez-vous être embelli par ces adroites mains ?

» — Non, merci, Miss Mowcher, pas ce