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CHAPITRE IX.

Je fais choix d’une profession.


À mon réveil, le lendemain matin, je pensai encore à la petite Émilie et à son agitation extraordinaire quand Martha avait quitté la maison de Mrs Barkis. Il me sembla que c’était par une confidence sacrée que j’avais été admis au secret de cette scène domestique, et que le révéler, même à Steerforth, serait une trahison. La charmante créature qui avait été ma compagne d’enfance, m’inspirait toujours le sentiment le plus tendre ; oui, je suis persuadé que je l’aimais alors d’amour, mais d’un amour pur qui n’avait rien perdu de l’innocence de nos jeunes années. Je voulais conserver avec toute sa grâce enfantine, cette chaste image dans le silence de mon cœur !

Pendant le déjeuner, je reçus une lettre de ma tante. Elle me parlait de choses sur lesquelles je croyais que Steerforth pouvait me conseiller aussi bien que personne au monde, et je résolus d’attendre que nous fussions en route pour mettre sur le tapis ce texte de discussion. Jusque-là, nous avions bien assez de