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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/21

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pas s’exposer à être sur la route avec le poney gris quand la nuit serait close : on lui servit donc un goûter, et je fus laissé seul avec elle pour que nous pussions nous faire nos adieux sans témoins. Agnès alla discrètement rejoindre sa gouvernante, et M. Wickfield rentra dans son cabinet.

Tout en goûtant, ma tante me dit que M. Wickfield avait reçu ses instructions pour que rien ne me manquât ; elle termina par quelques paroles de tendresse mêlées de bons conseils.

« — Trot, » me dit-elle, « faites-vous honneur à vous-même, à moi, à M. Dick, et que le ciel soit avec vous ! »

J’étais réellement touché au fond du cœur, et je lui répétai combien j’étais reconnaissant.

« — Que jamais, » reprit-elle, « on ne puisse vous reprocher une bassesse, ni un mensonge, ni une cruauté. Évitez ces trois vices, Trot, et je ne désespérerai jamais de vous. »

Je promis de me montrer digne de ses bontés et de ne jamais oublier sa recommandation. Je la priai aussi de faire mes amitiés à M. Dick, lorsqu’elle m’interrompit en disant :

« — Le poney est à la porte, et je pars ! demeurez ici. »