Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/213

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(ici je rougis en paraissant me louer moi-même…), je suppose. Monsieur, » répétai-je, « que pendant la dernière année de son stage… ce n’est pas la coutume de lui allouer aucun… »

Par un grand effort, M. Spenlow, dégageant assez sa tête de sa cravate pour la secouer en signe négatif, répondit sans me laisser prononcer le mot de salaire :

« — Non. Je ne vous dirai pas ce que je ferais sur cet article, moi-même, M. Copperfield, si je n’étais pas lié par mon associé ; mais M. Jorkins est inébranlable. »

Je fus tout-à-fait découragé par l’évocation réitérée de ce terrible M. Jorkins. Je sus par la suite que c’était un homme d’un caractère doux, facile à vivre, aimant le repos, et dont le rôle dans la société qui portait son nom uni à celui de M. Spenlow, était de se tenir à l’arrière-plan et d’être représenté sans cesse comme le plus opiniâtre et le plus intraitable des hommes. Un clerc demandait-il une augmentation d’appointements, M. Jorkins refusait absolument d’écouter une proposition pareille. Un client était-il en retard pour solder son mémoire, M. Jorkins exigeait un paiement immédiat ; quoi qu’il en