Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/216

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question du juge-président, il était impossible d’imaginer rien de plus humble que ces messieurs.

Le public était représenté par un petit garçon avec un cachenez, et un homme d’assez piteuse mine qui mangeait des miettes de pain sournoisement extraites des poches de sa redingote râpée. Ce public en deux personnes se chauffait au poële dressé dans le centre de la Cour ; la languissante tranquillité de cette salle n’était troublée que par le bruit du feu et la voix d’un des Docteurs qui faisait un long voyage de découvertes à travers une bibliothèque de pièces justificatives ou de témoignages judiciaires, — s’arrêtant de temps à autre pour éclairer son itinéraire par quelques observations ou interrogations argumentatives. Je crois décrire assez exactement ma première impression à la vue de cet antique tribunal de famille oublié du temps, et dont la physionomie somnifère me fit penser qu’on ne pourrait lui appartenir à aucun titre sans éprouver son influence opiacée… à moins peut-être d’y figurer comme plaideur.

J’eus bientôt assez de cet asile à l’apparence si paisible, et j’exprimai à M. Spenlow le désir d’aller rejoindre ma tante. Je partis presque