Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

immédiatement avec elle ; j’éprouvai un excès de ma timidité native en traversant le vestibule de l’étude Spenlow et Jorkins : il me sembla que les clercs raillaient mon extrême jeunesse, se faisant des signes avec leurs plumes pour se montrer le nouveau confrère qu’ils allaient avoir.

Nous arrivâmes à Lincoln’s-Inn-Fields sans aventure, excepté la rencontre d’un ânon attelé à une charrette de marchand de légumes, dont la vue suggéra à ma tante quelques pénibles réminiscences. Rentrés à l’hôtel, nous eûmes encore ensemble un entretien sur mes plans d’avenir, et, comme je savais que Miss Betsey Trotwood avait hâte de retourner à Douvres, ne pouvant goûter une heure entière de bien-être à Londres, entre les incendies, les comestibles empoisonnés et les filous, je la priai de ne plus s’inquiéter de moi, me sentant très capable d’en prendre soin moi-même.

« — Je ne suis pas ici depuis six jours, » me répondit-elle, « sans avoir songé à votre petit établissement. Il y a dans les Adelphi un appartement à louer qui ferait merveilleusement votre affaire. »

Et ce disant, elle tira de sa poche une an-