Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fourni les fourneaux de la cuisine de Mrs Crupp avait manqué de prévoyance : on ne pouvait y préparer que des côtelettes et des pommes de terre en purée. « Quant au poisson, tout ce que je puis vous dire, remarqua Mrs Crupp en critiquant elle-même discrètement son appareil culinaire, c’est de venir voir par vous-même. » — À quoi m’eût servi d’aller y voir ? — « Nous nous passerons de poisson, lui répondis-je. » — Mais Mrs Crupp reprit : — « Ne parlez pas ainsi ; on peut avoir des huîtres. — Va pour les huîtres, « dis-je à Mrs Crupp. — « Permettez-moi, dit Mrs Crupp, de vous recommander une paire de poulets rôtis… de chez le pâtissier ; un plat de bœuf à l’étuvée avec des légumes… de chez le pâtissier ; deux petits entremets, tels qu’un vol-au-vent et des rognons sautés… de chez le pâtissier ; une tarte et, si vous voulez, une gelée aux oranges… de chez le pâtissier. » Ces plats auxiliaires, selon Mrs Crupp, lui permettraient de concentrer toute son intelligence sur les pommes de terre, et elle pourrait aussi servir convenablement une salade de céleri avec le fromage.

J’acceptai le menu de Mrs Crupp et commandai moi-même les divers articles chez le pâtissier. De là, en longeant le Strand, j’ob-