Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mes obligations envers Steerforth ? comment exprimer mon admiration pour lui ? Que le ciel le bénisse, Messieurs ! et nous, buvons trois fois trois fois et une fois encore pour célébrer les vertus de Steerforth ! » À ces mots je me précipitai sur lui pour lui secouer la main, et je brisai mon verre en lui criant : « Steerforth-vous-êtes-l’astre-conducteur-de-ma-vie. » Je prononçai cette phrase de manière à n’en faire qu’un mot.

Tout-à-coup j’entends chanter ; c’est Markham qui entonnait :

Quand le chagrin sèche le cœur de l’homme,
Noyons, amis, etc., etc.

Après ce refrain, Markham proposa un toast : « À la femme ! » — « Non, non ! » m’écriai-je : « Aux Dames ! c’est plus respectueux. » Là-dessus, discussion entre nous : invocation de la liberté des toasts ; contre-invocation des droits sacrés des dieux Lares et des rites de l’hospitalité. Ce débat finit par l’adoption du toast de Markham lui-même que je proposai pour conclusion.

Je proposai encore la santé de ma tante, Miss Betsey Trotwood, « la meilleure créature de son sexe. » J’étais dans un accès de sensi-