Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/235

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nous nous y introduisons sans façon, quoiqu’elle soit déjà occupée par deux dames et un gentleman. « Silence ! nous crie-t-on du parterre, et ce cri s’adresse à moi. J’ai parlé haut, en effet. Qu’ai-je dit ? je l’ignore. Les dames qui sont sur le premier banc se retournent. L’une d’elles… oh ! ciel, est-il possible ? Oui, c’est elle, c’est Agnès.

Je vois aujourd’hui mieux qu’alors l’expression de son visage, expression de regret et de surprise honteuse.

« — Agnès ! » lui dis-je en balbutiant, « Agnès !

» — Chut ! je vous prie, » répond-elle ; et comme elle devine que je ne comprends pas pourquoi, elle aussi m’impose silence. « Vous troublez le spectacle, » ajoute Agnès. « Regardez. » Je regarde, docile à cet ordre ; mais en vain ; je ne vois qu’Agnès qui se retire tremblante dans son coin et porte à son front sa main gantée.

« — Agnès, » lui dis-je encore, « vous n’êtes pas bien…

» — Chut ! » répète-t-elle, « ne vous inquiétez pas de moi. Écoutez, ou… Devez-vous rester long-temps ? »

Et comme elle prévoit quelque stupide ré-