Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/238

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dîner et le repoussant dans le plus sombre lointain, lorsque je vis un commissionnaire, une lettre à la main, qui montait mon escalier. Il ne se pressait guère ; mais, en m’apercevant sur le palier, il gravit deux à deux les marches qui le séparaient encore de moi, et survint tout haletant, comme s’il était épuisé à courir.

« — M. Trotwood Copperfield, Esq., » dit le messager touchant son chapeau avec sa petite canne.

J’hésitais à répondre à ces noms, tant j’étais troublé par la conviction que la lettre venait d’Agnès. Cependant j’avouai être T. Copperfield, Esq. Le messager me crut sur parole, et me dit qu’il devait attendre ma réponse. Je le laissai seul sur le palier et allai me renfermer dans ma chambre, avec une telle émotion nerveuse qu’il me fallut déposer un moment la lettre sur ma table avant de me résoudre à briser le cachet.

C’était un billet très amical, ne contenant aucune allusion à l’état où j’étais dans la loge du théâtre ; il était court d’ailleurs, et le voici : « Mon cher Trotwood, je ne sors pas aujourd’hui, et je vous attendrai si vous voulez venir me trouver, n’importe à quelle heure, chez