Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/252

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m’aperçus bientôt qu’il me suivait, en se rapprochant à chaque pas de manière à me coudoyer bientôt, jusqu’à ce qu’il me demandât humblement la permission de m’accompagner. Évidemment il désirait un entretien, un tête-à-tête. Je me souvins de la recommandation qui m’avait été faite la veille, et comme mon escalier n’était pas éclairé, je lui pris la main pour l’empêcher de se heurter contre la rampe ou la muraille. Cette main dans la mienne ! ! En vérité, je crus un moment tenir un crapaud, et fus tenté de lâcher le reptile.

Une fois dans ma chambre, je le fis asseoir, quoiqu’il m’en coûtât, sur mon sopha ; j’étais à un âge où je savais mal dissimuler mes sensations.

« Vous avez probablement, » me dit-il, « entendu parler d’un changement dans ma position sociale, M. Copperfield ?

« — Oui, » répondis-je, « on m’en a parlé.

« — Ah ! » reprit-il froidement, « je pensais bien que Miss Agnès le saurait. Je suis enchanté d’apprendre qu’elle le sait. Ah ! je vous remercie, mon ch… Monsieur Copperfield. »

Mon tire-botte était là, comme tous les jours, près du tapis de la cheminée ; je le lui aurais de bon cœur jeté à la tête pour m’avoir fait