Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/260

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Le misérable me faisait mesurer toute la profondeur de son plan, et je compris pourquoi il me l’exposait si exactement.

« — Si vous êtes assez aimable pour garder mon secret, M. Copperfield, » poursuivit-il, « tout en ne pas me contrecarrant, je regarderai cela comme une faveur particulière ; vous ne voudriez pas causer de la peine à personne, je sais votre bon cœur ; mais vous m’avez connu si humble (et je le suis encore), que vous n’auriez pu, sans penser à mal, être contre moi auprès de mon Agnès. Je l’appelle mon Agnès, vous voyez, M. Copperfield : une chanson a dit :

« Je donnerais des trônes,
Pour dire, elle est à moi ! »

J’espère réaliser mon projet un de ces jours. »

Chère Agnès ! trop aimante et trop parfaite pour n’importe qui, était-il possible qu’elle fût destinée à être la femme d’un pareil misérable ? Telle était ma réflexion tandis que Uriah continuait :

« — Rien n’est pressé encore, voyez-vous, M. Copperfield, mon Agnès est jeune ; ma mère et moi, nous devons nous élever un peu