Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/293

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Nouvelle réponse affirmative de la voix mystérieuse, répétée par la jeune servante comme par un écho, et elle ajouta : « Vous pouvez monter, Monsieur. » Ce que je fis, certain d’être épié par un œil mystérieux qui appartenait probablement à la voix mystérieuse.

Traddles vint me recevoir sur le palier de l’escalier ; il fut enchanté de me voir, et m’introduisit cordialement dans sa chambre. Elle était sur le devant de la maison et parfaitement propre, quoique économiquement meublée. Traddles n’avait que cette pièce unique ; son sopha était un sopha-lit ; sur une tablette, sa brosse à souliers et son cirage étaient parmi ses livres, derrière un dictionnaire. Des papiers couvraient la table, et tout annonçait qu’en reconnaissant ma voix il avait interrompu le travail qu’il faisait en robe de chambre, c’est-à-dire vêtu d’une vieille redingote. Sans être trop curieux, j’embrassai tout le mobilier d’un coup d’œil, y compris le croquis d’un clocher sur l’écritoire. Tous les ingénieux artifices de Traddles pour déguiser les meubles qu’il possédait et figurer ceux qu’il ne possédait pas, me rappelèrent Traddles qui, dans notre pensionnat, fabriquait des cavernes d’éléphant en papier pour y enfermer des mouches, et se