Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/30

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C’est le moins défiant des hommes : est-ce une qualité ? est-ce un défaut ? peu importe, ce serait mal d’en profiter quand on vit avec le Docteur. »

Je compris vaguement que M. Wickfield soupçonnait lui-même quelqu’un d’avoir des torts envers son ami le Dr  Strong.

Nous dînâmes, et, après le dîner, nous remontâmes au salon du premier étage, où la soirée se passa exactement comme la veille, Agnès mettant le vin de son père sur la même table, M. Wickfield ne laissant pas le flacon long-temps plein. Avant de servir le thé, Agnès fit une partie de domino avec lui et toucha le piano ; après le thé, elle examina mes livres de classe et me montra qu’elle était aussi à une bonne école. Je la revois en ce moment, tranquille, modeste, douce ; j’entends sa voix si calme et si belle ; déjà cette bienfaisante influence qu’elle devait plus tard exercer sur moi commence à se faire sentir. J’aime toujours la petite Émilie et je n’aime pas Agnès… non, ce n’est pas le même sentiment ; mais je reconnais que la bonté, la paix, la vérité règnent partout où vit Agnès : autour d’elle rayonne la sainte lumière du vitrail de l’église.

L’heure du coucher étant arrivée, Agnès se