Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/301

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Un double coup à la porte, auquel Traddles répondit : « Vous pouvez entrer, » vint à propos résoudre toutes mes incertitudes.

« — Je vous demande pardon, M. Traddles, » dit M. Micawber, « j’ignorais que vous ne fussiez pas seul, et, en parlant ainsi, M. Micawber relevait le collet de sa cravate, col empesé comme autrefois, et il saluait avec son lorgnon sur l’œil droit. C’était toujours le même Micawber, affectant l’air jeune et distingué.

« — Comment vous portez-vous, M. Micawber ? » lui demandai-je.

» — Monsieur, » répondit M. Micawber, « vous êtes bien poli ; je suis in statu quo.

» — Et Mrs Micawber ?

» — Monsieur, elle est aussi, Dieu merci, in statu quo.

« — Et les enfants, M. Micawber ?

» — Monsieur, je suis heureux de pouvoir répondre qu’ils jouissent également d’une florissante santé. »

Ici, me voyant sourire, M. Micawber examina mes traits avec plus d’attention, et dit :

« — Est-il possible ? ai-je le plaisir de revoir Copperfield, le compagnon, l’ami de ma jeunesse ! » Me secouant les deux mains avec un