Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Après cette explication confidentielle, M. Micawber me donna une dernière poignée de mains et me laissa.

Séparateur


CHAPITRE XIV.

Mes amis.


Jusqu’au jour où je reçus à table mes anciens amis retrouvés, je vécus presque exclusivement de café et de l’image de Dora. Dans ma mélancolie amoureuse, mon appétit languissait. Je m’en réjouis comme si c’eût été un acte de trahison envers Dora d’avoir du plaisir à dîner. Les promenades que je faisais n’avaient pas, sous ce rapport, la conséquence naturelle de l’exercice, le désappointement contrariant l’effet du grand air ; et puis, je ne sais vraiment si l’estomac peut exercer librement ses fonctions quand les pieds subissent la torture d’une chaussure étroite : il doit exister une sympathie entre cet organe et nos extrémités.

Pour traiter mes convives, je ne renouvelai pas les frais que j’avais faits pour Steerforth et ses deux condisciples d’Oxford. Je commandai deux belles soles, un gigot de mouton et un