Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/311

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Il restait par bonheur, entre autres débris de notre gala, la moitié du pâté aux pigeons.

« — Ah ! ma Pâquerette ! » s’écria Steerforth en se mettant à table, « voilà un souper de roi ! je lui ferai honneur, car j’arrive de Yarmouth.

» — Je croyais que vous veniez d’Oxford ? » lui dis-je.

« — Moi ! » dit Steerforth, « je viens de naviguer ; j’ai mieux employé mon temps qu’à l’Université.

» — Littimer est venu il y a deux heures, » repris-je, « pour savoir si vous étiez arrivé, et j’ai cru comprendre que vous étiez à Oxford, quoique, à présent que j’y pense, il ne me l’ait pas dit.

» — Littimer est un sot, plus sot que je ne le croyais, d’être venu ici s’enquérir de moi, » répondit Steerforth se versant gaiement un verre de vin et le buvant à ma santé ; « mais si vous connaissez le caractère de Littimer, ma chère Pâquerette, vous êtes plus habile que moi et que la plupart d’entre nous.

» — C’est assez vrai, » dis-je en rapprochant ma chaise de la table ; « et laissons là Littimer pour parler de ce qui m’intéresse davantage : ainsi donc, vous avez été