Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/32

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vant, il eut l’air de répliquer à une réponse que cependant je n’avais pas faite : « Oui, Trotwood, je vous en saurai gré ; ce sera bien de demeurer ici avec nous ; ce sera bien pour moi, bien pour Agnès, bien pour nous tous, peut-être.

» — Je vous assure, Monsieur, » lui dis-je alors, « que je serai très heureux chez vous.

» — Ah ! » s’écria-t-il en me serrant la main affectueusement, « vous êtes un brave garçon ; tant que vous serez heureux ici, restez-y. Et le soir, quand Agnès s’est retirée, si vous voulez encore lire, venez dans mon cabinet, cela me fera plaisir. »

Dès ce même soir, je profitai de la permission et descendis avec lui ; mais à peine avais-je ouvert un livre, qu’apercevant de la lumière dans la petite tourelle où travaillait Uriah, je cédai à la fascination et allai l’y joindre. Je trouvai là Uriah, absorbé par la lecture d’un gros livre dont son maigre index semblait indiquer chaque ligne à ses yeux rouges.

« — Vous prolongez ce soir bien tard votre travail, Uriah ? » lui dis-je.

« — Non, M. Copperfield, » répondit-il ; « ce n’est pas pour le patron que je veille.

» — Que lisez-vous donc ?