Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/333

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pour savoir comment il va ; aussi sommes-nous forcés, pour savoir de ses nouvelles, de nous adresser à Émilie ; et justement, sachant qu’elle était ce soir chez sa tante, Joram et Minette sont allés, sous quelque prétexte, l’y trouver, et si vous voulez attendre, ils ne peuvent tarder à revenir. »

Je profitai de la permission d’attendre pour parler d’Émilie elle-même.

« — Eh bien ! tenez, Monsieur, » me dit M. Omer entre deux bouffées de sa pipe, « à vous parler franchement, je ne serais pas fâché que son mariage soit accompli.

» — Pourquoi, Monsieur Omer ?

» — Parce qu’elle est dans une espèce de transition et d’incertitude qui semble troubler son charmant caractère. Elle est tout aussi jolie… plus jolie même ; elle travaille tout aussi bien qu’auparavant ; elle valait six ouvrières et elle en vaut toujours six ; mais elle n’a pas, comme auparavant, le cœur à l’ouvrage ; vous me comprenez ?

» — Je vous comprends, » répondis-je.

Mon intelligence parut plaire à M. Omer, qui ajouta :

» — Vous savez comme cette ravissante petite fée est affectueuse : on voit que l’idée de