Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/337

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mon oreille ; mais M. Daniel se baissait pour l’écouter, et il lui répondit :

« — Que je vous laisse rester avec votre oncle, ma chère ? Mais est-ce bien ce que vous demandez, quand votre futur est venu lui-même vous chercher ? Voyons donc cela ! ce serait un vieux hérisson de mer comme moi, qui tiendrait compagnie à cette petite créature… Elle aime tant son oncle ! N’en soyez pas jaloux, Cham. La petite folle !

» — Émilie a bien raison, M. Davy, » dit Cham, « il faut céder, oncle : puisqu’elle le veut et qu’elle est si effrayée, il vaut mieux qu’elle passe la nuit avec vous ; mais je la passerai aussi.

» — Non, non, » dit M. Daniel, vous ne le devez pas… un homme marié, ou qui va l’être ! perdre une journée de travail… car vous ne pourriez passer la nuit et travailler demain, Cham ; non, retournez à la maison, vous ne craindrez pas, j’espère, que nous n’ayons pas soin d’Émilie ? »

Cham céda et prit son chapeau pour s’en aller. Mais d’abord il voulut embrasser Émilie. À voir comme il s’approcha d’elle, il était impossible de ne pas reconnaître que la nature avait créé Cham pour être gentleman ; Émilie