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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/338

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cependant, tout en recevant le baiser de son futur, embrassait plus étroitement son oncle. Ce fut moi qui allai fermer la porte sur Cham, ce que je fis avec précaution, pour qu’aucun bruit ne troublât le silence et le recueillement qui régnaient. En rentrant dans la cuisine, j’entendis que M. Daniel Peggoty disait à Émilie :

« — Maintenant, je vais monter pour dire à votre tante que M. Davy est ici, et cela lui fera du bien à la pauvre femme. Asseyez-vous près du feu en m’attendant, ma chérie, et réchauffez-vous : vos mains sont glacées. N’ayez donc pas tant de peur… Quoi ! vous désirez monter avec moi ? Eh bien ! comme vous voudrez, venez… Je crois, M. Davy, » ajouta-t-il avec une sorte d’orgueil, « que si son oncle n’avait plus d’autre asile que le fossé de la grand’route, elle irait y demeurer avec lui… Mais il y aura bientôt quelqu’un autre que vous ne voudrez plus quitter, mon Émilie ! »

Un peu plus tard, lorsque je montai moi-même, en passant devant la porte de ma petite chambre, qui était sans lumière, je crus y voir Émilie étendue sur le parquet… mais était-ce réellement Émilie, n’était-ce pas l’ombre de quelque meuble ? Je ne saurais en être certain.