Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/345

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les légataires. J’étudiai le testament avec l’attention la plus profonde, le déclarai parfaitement en règle, fis quelques marques au crayon en marge et ne fus pas peu fier d’en savoir autant.

Cette étude sérieuse m’absorba pendant toute la semaine qui précéda les funérailles. Je fis à Peggoty le compte de tout ce qui constituait son héritage ; j’arrangeai toutes ses affaires régulièrement ; bref, elle eut en moi son conseiller et son oracle judiciaire. Je ne vis pas la petite Émilie dans cette semaine, mais je sus que la famille, d’accord avec M. Omer, avait décidé que son mariage se célébrerait sans bruit au bout de quinze jours.

Je n’assistai pas aux obsèques avec les insignes de mon rôle, si je puis m’exprimer ainsi : je veux dire que je n’étais pas costumé en noir avec un long crêpe flottant pour effrayer les oiseaux. Mais je me rendis le matin de bonne heure à Blunderstone, et quand le convoi arriva j’étais dans le cimetière, entre Peggoty et M. Daniel, son frère. Je vis à la fenêtre de ma chambre le fou qui regardait ; le bambin de M. Chillip balançait sa grosse tête et ouvrait de grands yeux par dessus l’épaule de sa nourrice. À l’arrière-plan du tableau,