Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/347

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qui devaient attendre toute la famille auprès du feu à la tombée de la nuit.

Je m’étais séparé d’eux à cette petite grille où, dans mon enfance, des Straps fantastiques avaient fait une halte avec le havresac de Roderick Random. Avant de les suivre sur la grand’route, j’avais fait un détour jusqu’à Lowestoft. De là, me dirigeant vers Yarmouth, je m’étais arrêté pour dîner à une petite auberge située à un mille ou deux du bac dont j’ai autrefois fait mention. Ce fut ainsi que le jour se passa, et il était tard quand je fus surpris par la pluie. Je doublai le pas, profitant de la lumière que la lune projetait encore sur le chemin, par derrière les nuages.

J’aperçus bientôt la maison de M. Daniel Peggoty et la lumière qui scintillait à travers la croisée. Je franchis une langue de sable, et, arrivé enfin, j’entrai.

Le bien-être régnait dans ce petit intérieur. M. Daniel Peggoty avait fumé sa pipe du soir, et je reconnus les préparatifs du souper. Le feu pétillait au foyer, le siége où se plaçait autrefois la petite Émilie était à l’ancienne place ; assise à son ancienne place aussi, je vis Peggoty qui, sans sa robe de deuil, m’aurait apparue comme si elle ne l’avait jamais quittée.