Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/352

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J’aurai toujours là devant les yeux le visage qu’il leva vers le ciel, le frémissement de ses mains jointes, expression de son angoisse et de son désespoir, au milieu de cette sombre nuit.

« — Vous avez étudié, vous, » me dit-il, « et vous savez comment on parle. Comment leur annoncer cela à eux là-dedans ; à lui surtout, M. Davy ? »

Je vis la porte tourner sur ses gonds, et instinctivement je voulus retenir le loquet pour gagner un moment… il était trop tard. M. Daniel Peggoty montra sa tête… Quel changement dans ses traits lorsqu’il n’aperçut que Cham et moi !

Je me rappelle un grand cri de douleur, les femmes entourant M. Daniel Peggoty, nous tous debout dans la chambre, moi tenant à la main un papier que Cham m’avait remis, M. Daniel Peggoty sa veste violemment déchirée, les cheveux en désordre, les lèvres et le front blêmes.

« — Lisez, M. Davy, » me dit-il d’une voix frémissante, « lisez lentement, je vous prie, ou j’aurai peine à comprendre. »

Au milieu d’un silence de mort, je lus la lettre suivante écrite sur un papier tout taché de larmes :