Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/368

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« — Que fera la pauvre fille ? que deviendra-t-elle ? Comment a-t-elle pu être si cruelle pour elle-même ? »

Je me rappelai le temps où Minette était une jeune et jolie fille. Je lui sus gré de ne pas l’oublier non plus en pensant à Émilie.

« — Ah ! » dit Mrs  Joram, « ma petite Minette vient de s’endormir, et tout en dormant elle rêve d’Émilie ; elle a encore autour du cou un ruban qu’Émilie lui avait attaché de sa main la dernière nuit qu’elle passa ici. »

Ici M. Joram survint, qui se chargea de consoler son excellente femme, et je les laissai pour me rendre chez Peggoty. Ma chère bonne était encore auprès de son frère, où elle voulait passer la nuit ; la maison n’était plus gardée que par une vieille femme de ménage dont la dernière maladie de M. Barkis avait rendu les services nécessaires. N’ayant nul besoin d’elle, je l’envoyai se coucher et m’établis près du feu pour y rêver mélancoliquement.

Je tressaillis en entendant retentir le marteau de la porte, et j’allai ouvrir. Je ne vis personne d’abord qu’un vaste parapluie qui semblait marcher tout seul, mais sous lequel je finis par découvrir Miss Mowcher.

Je n’aurais pas très bien reçu la naine, si,