Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/377

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» — C’est impossible ; il se dégraderait. Vous ne pouvez ignorer qu’elle est beaucoup trop au-dessous de lui.

» — Relevez-la, dit M. Peggoty.

» — Elle est sans éducation et sans instruction.

» — Peut-être cela n’est pas, peut-être cela est, » dit M. Peggoty ; « je crois que vous vous trompez, mais je ne suis pas juge de ces choses-là ; d’ailleurs, instruisez-la, élevez-la mieux.

» — Puisque vous m’obligez à parler plus clairement que je n’aurais voulu, dans le rang où elle est née, ses relations de famille rendraient cela impossible, n’y aurait-il pas d’autre empêchement.

» — Écoutez-moi bien, Madame. » répondit-il lentement et tranquillement, « vous savez ce que c’est que d’aimer votre enfant ; moi aussi. Si elle était cent fois mon enfant, je ne pourrais l’aimer davantage. Vous ne savez pas ce que c’est que de perdre votre enfant ; je le sais, moi. Si j’avais toutes les richesses du monde, je les donnerais pour la racheter ; mais sauvez-la de cette honte, et elle ne sera jamais dégradée par nous. Personne de ceux avec qui elle a grandi depuis l’enfance ne la reverra ; nous nous contenterons tous de savoir qu’elle