Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/376

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air moins grave. L’ardent coup d’œil de Rosa Dartle nous examinait tous à la fois. Pendant quelques minutes, nous gardâmes le même silence.

Mrs Steerforth fit signe à M. Peggoty de s’asseoir.

« — Madame, » dit-il à demi-voix, « je ne m’asseoirai pas dans cette maison ; je préfère rester debout. »

À ces mots succéda encore le silence, et Mrs Steerforth le rompit en ces termes :

« — Je sais ce qui vous amène ; j’en éprouve un profond regret. Que désirez-vous de moi ? que voulez-vous que je fasse ? »

M. Peggoty plaça son chapeau sous son bras, et, cherchant dans son sein la lettre d’Émilie, la prit, l’ouvrit et la lui remit.

« — Daignez lire ceci, Madame ; c’est l’écriture de ma nièce. »

Elle la lut, toujours solennelle et impassible, ne trahissant aucune émotion de cette lecture, et rendit le papier à M. Peggoty.

« — À moins qu’il ne me ramène sa femme, dit celui-ci en montrant du doigt ce passage… je viens savoir, Madame, s’il tiendra sa parole.

« — Non, » répondit-elle.

» — Pourquoi non ? » dit M. Peggoty.