Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/392

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j’avais eu moins de peine à faire comprendre à Peggoty (qui n’était irritée que par rapport à moi, la bonne créature) ! que nous n’étions pas dans un lieu convenable pour nous livrer à des récriminations. Elle aurait, je crois, poursuivi M. Murdstone, si, pour l’apaiser, je ne m’étais avisé de l’embrasser affectueusement devant M. Spenlow et tous les clercs !

M. Spenlow ne paraissait pas savoir quel degré de parenté existait entre M. Murdstone et moi : je n’en fus pas fâché, tant il me répugnait de reconnaître pour mon beau-père, même dans le secret de mon cœur, celui qui avait joué un rôle si cruel envers ma pauvre mère. M. Spenlow s’en inquiétait fort peu, s’étant vaguement imaginé que ma tante était le chef de notre famille qui avait contre elle un parti rebelle commandé par quelqu’autre… Ce fut du moins ce que je recueillis de sa conversation pendant que nous attendions M. Tiffey pour dresser le mémoire des frais de Peggoty.

« — Miss Trotwood, » remarqua-t-il, « est un caractère très ferme et incapable de céder à l’opposition. Je l’admire, Copperfield, et je vous félicite d’être du bon côté. Les différends entre parents sont très déplorables ; mais rien