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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/394

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« — Oui, c’est exact, » dit-il en rendant le papier à Tiffey. « J’aurais été extrêmement heureux, Copperfield, de réduire ces frais à nos déboursés ; mais c’est là une des contrariétés de ma profession, que je ne puisse être libre de consulter mes propres intentions. J’ai un associé… M. Jorkins. »

Comme il s’exprima ainsi avec un air mélancolique qui équivalait au regret de ne pouvoir obliger gratuitement sa cliente, je remerciai au nom de Peggoty et payai Tiffey en billets de banque.

Peggoty retourna à son appartement, et j’allai, avec M. Spenlow, à la Cour des Doctor’s Commons, où nous expédiâmes un cas de divorce sous l’influence d’un ingénieux petit article des statuts existants dont on va juger le mérite. Le mari, qui s’appelait Thomas Benjamin, avait pris sa licence de mariage en supprimant le second de ces deux noms. C’était une réserve qu’il s’était ainsi ménagée dans la prévision que l’union contractée par lui pourrait bien n’être pas toujours de son goût. En effet, s’en étant dégoûté ou fatigué de sa femme, le pauvre diable se présentait avec un témoin et il déclarait ne pas être Thomas tout court, mais Thomas Benjamin : donc il n’était