Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/405

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qui en était, jugeait à propos de faire la paix avec moi.

Mais l’intelligente Miss Julia Mills ! quelle bonne action elle fit, cette aimable recluse qui avait renoncé au monde, cette jeune patriarche de vingt ans qui ne voulait à aucun prix réveiller les échos assoupis dans la grotte de la Mémoire !

« — M. Copperfield, » me dit-elle, « venez un moment à cette portière, j’ai à vous parler. »

Voyez-moi donc sur mon fringant coursier, me penchant vers Miss Julia Mills et la main sur la portière.

« — Dora, » me dit-elle, « vient passer quelque temps avec moi : je l’emmène après-demain ; si vous voulez nous rendre visite, je suis sûre que mon père sera heureux de vous voir. »

Que pouvais-je faire de mieux que d’appeler tout bas les bénédictions du ciel sur la tête de Miss Julia Mills, et de déposer dévotement l’adresse de Miss Julia Mills dans le recoin le plus secret de ma mémoire ? Je remerciai Miss Julia Mills avec toute l’ardeur dont j’étais capable et lui jurai une éternelle reconnaissance.

« — Retournez du côté de Dora, » me dit