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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/409

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dans mes bras ; je fus éloquent, je ne cherchai pas un seul de mes mots. Je lui dis combien je l’adorais ; je lui dis que je mourrais si je n’étais payé de retour, etc., etc. Jip aboya outrageusement pendant tout ce temps.

Quand Dora pencha la tête, tremblante, en larmes, mon éloquence devint entraînante. Cinq minutes après, nous étions assis sur le sopha, nous étant promis un mutuel amour. Jip n’aboyait plus, et, couché sur les genoux de sa maîtresse, me regardait en clignotant.

Je suppose que nous pensions vaguement que tout cela finirait par le mariage, puisque Dora stipula que nous ne nous unirions jamais sans le consentement de son père ; mais, dans notre extase, le présent nous occupait plus encore que l’avenir, puisque, provisoirement et sans croire mal agir, nous devions faire un secret à M. Spenlow de notre attachement.

Miss Julia Mills devint plus pensive que d’habitude quand Dora alla la chercher. Ce qui venait de se passer avait pu réveiller les « échos assoupis dans la grotte de la Mémoire. » Mais elle nous donna sa bénédiction avec l’assurance de son amitié, nous parlant comme nous eût parlé une protectrice cloîtrée.

Oh ! quel temps d’heureuse folie ! — quand