Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/44

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témoins, excepté notre ami intime, M. Wickfield, je ne puis me taire. Je réclamerai les privilèges d’une belle-mère, si vous continuez ainsi, et je vous gronderai. Je parle avec toute ma sincérité… Et pourquoi ne le dirais-je pas ? Vous rappelez-vous combien je fus surprise quand vous demandâtes Annette en mariage ? non que la chose fût extraordinaire en elle-même, ce serait ridicule de le prétendre ; mais vous aviez connu son pauvre père, vous l’aviez vue elle-même toute petite, sur mes genoux, et je n’avais jamais pensé que vous pourriez devenir mon gendre, ni même que vous songeriez jamais à vous marier… Voilà tout.

» — Oui, oui, » répondit le Docteur avec bonne humeur ; « mais peu importe.

» — Pas du tout, » s’écria le Vieux-Général lui touchant les lèvres avec son éventail. « Cela m’importe à moi beaucoup. Je rappelle toutes ces choses parce que je veux qu’on me contredise si je m’écarte de la vérité. Vous me demandâtes Annette, et je lui fis part de votre proposition, sans la presser et en lui disant seulement : « Annette, la proposition est honorable ; votre cœur est-il libre ? — Maman, répondit-elle en pleurant, je suis bien jeune… (ce qui était exact) et je sais à peine si j’ai un