Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/43

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en lui un ami serviable et influent, qui sera de plus en plus obligeant pour vous si vous le méritez, j’ose le prédire. Je n’ai pas de faux orgueil, moi. Je n’hésite pas à convenir franchement qu’il est quelques membres de notre famille qui ont besoin d’un ami. Vous étiez du nombre, Jack, vous-même, avant que le crédit de votre cousin le Docteur vous procurât une protection. »

Le Docteur, dans la bonté de son cœur, exprima par un geste que selon lui ce n’était pas la peine de parler de ce qu’il avait fait, et il aurait voulu épargner à M. Jack Maldon cet appel à sa reconnaissance. Mais Mrs Markleham quitta sa chaise pour aller en prendre une autre à côté de celle du Docteur, et, appuyant son éventail sur la manche de son habit :

« — Non, vraiment, mon cher Docteur, » dit-elle, « il faut que vous m’excusiez si je reviens là-dessus : c’est que je sens vivement, moi ! J’appelle ce sujet-là ma monomanie, tant j’aime à y revenir ; vous êtes notre providence, vous êtes réellement une providence, mon gendre.

» — Bagatelle, bagatelle ! » dit le Docteur.

» — Non, non, » répliqua le Vieux-Général, « je vous demande pardon : étant ici sans