Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/46

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Non. Vous n’êtes pas ce que vous devriez être naturellement pour votre famille, ou plutôt, comme il ne me servirait à rien de m’en plaindre à vous, je veux m’en plaindre à votre mari. Oui, cher Docteur, regardez bien cette petite sotte qui est devenue votre femme. »

Quand le Docteur regarda en souriant avec sa douce simplicité, il vit qu’elle baissait la tête, toute confuse, et je remarquai que M. Wickfield la regarda aussi d’un air sérieux. Le Vieux-Général poursuivit en agitant son éventail d’un air badin :

« — J’étais, l’autre jour, venue avertir cette petite sotte qu’il y avait une affaire de famille dont elle devait vous entretenir. Que me répondit-elle : mon mari est trop généreux, et, sachant que je n’ai qu’à demander pour obtenir, je n’en ferai rien.

» — Annette, ma chère, » dit le Docteur, « c’est mal ; vous m’avez privé d’un plaisir.

» — Justement, ce furent mes propres paroles ! » s’écria la mère. « Aussi, une autre fois, j’ai bien envie, mon cher Docteur, de m’adresser à vous directement.

» — J’en serai enchanté, » répliqua le Docteur.

« — Eh bien ! » dit le Vieux-Général,