Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/47

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« marché conclu ; je n’y manquerai pas. »

Ayant, je suppose, obtenu ce qu’elle voulait, Mrs  Markleham donna au Docteur deux ou trois petits coups d’éventail caressants sur la main, et, triomphante, alla reprendre sa première place.

À cet instant, survinrent quelques personnes, entre autres les deux sous-maîtres et Adams : la conversation devint générale : naturellement on causa surtout du voyage de Jack Maldon, qui s’embarquait cette nuit même ; on causa du pays où il allait, de ses projets d’avenir, etc. Je me rappelle que, d’un consentement unanime, l’Inde fut déclarée une contrée méconnue, n’ayant d’autre inconvénient que la rencontre d’un tigre ou deux et d’un soleil un peu brûlant à l’heure de midi. Quant à moi, je voyais dans Jack Maldon un Sindbad moderne, et me le figurais devenu l’ami de tous les rajahs de l’Asie, reposant sous un dais et fumant de longues pipes d’or.

Mrs  Strong avait une charmante voix, et je l’avais déjà admirée chantant toute seule ; mais ce soir-là, soit timidité devant le monde, soit qu’elle ne fût pas en voix, elle ne put achever un air, et s’arrêta à la première note