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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/460

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« — Suis-je effrayant à cette heure, Dora ? » lui dis-je tendrement.

« — Oh ! non, non ! » s’écria Dora. « Mais j’espère que votre tante gardera souvent sa chambre, surtout si elle était par hasard une vieille grondeuse. »

Si je n’avais pas tant aimé Dora, j’aurais été un peu refroidi dans mon ardeur nouvelle en voyant combien il était difficile de la lui communiquer. Je voulus tenter une autre épreuve, lorsqu’elle me parut revenue tout-à-fait à elle-même et occupée à friser les longues soies des oreilles de Jip, couché sur ses genoux.

« — Ma chère amie, » lui dis-je, « puis-je vous mentionner une chose ?

» — Oh ! je vous prie, ne cherchez plus à m’effrayer, mon ami, » répondit-elle.

» — Ma chère âme, il n’y a rien dans tout ceci qui doive vous alarmer. Je veux, au contraire, vous inspirer du courage.

» — Oui, mais c’est si désagréable à entendre ! Vous me faites entrevoir de si tristes perspectives !

» — Ma bien-aimée, non. La persévérance et la force de caractère nous font supporter des malheurs pires.