Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/48

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lorsqu’elle eut commencé un duo avec Jack Maldon. Le bon Docteur en accusa ses nerfs et proposa une partie de boston. À ce jeu et aux autres jeux de cartes, il était tout juste aussi fort que sur le cor de chasse et le trombone ; mais le Vieux-Général le prit pour son partenaire, après lui avoir préalablement fait verser entre ses mains tout le contenu de sa bourse. La partie fut vraiment amusante, et les méprises du Docteur y contribuèrent malgré la surveillance du Vieux-Général. Mrs Strong ne joua pas, ni Jack Maldon qui lui tint compagnie sur le sopha. De temps en temps elle s’approchait néanmoins du Docteur pour le conseiller ; elle était très pâle, et il me semblait que sa main tremblait quand elle indiquait du doigt une carte ; mais le Docteur était si heureux de son attention pour lui, qu’il ne s’en aperçut pas.

Le souper fut moins gai : l’idée d’un prochain départ produit toujours cet effet-là dans un repas de famille. Le Vieux-Général ne réussit pas à relever les esprits en rappelant sans cesse les anecdotes de l’adolescence du cher cousin.

Enfin, le moment de la séparation arriva, et le cher cousin reçut les adieux de tout le