Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/52

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du moins, son affectation de répéter que si je prenais jamais la diligence pour Yarmouth, elle était prête à acquitter le prix de ma place.

J’appris aussi par Peggoty une nouvelle qui m’attrista vivement : on avait vendu aux enchères le mobilier de notre vieille maison. M, et Miss Murdstone l’avaient quittée ; la maison elle-même était en vente. Dieu sait si j’en aurais volontiers franchi le seuil tant qu’ils y seraient restés ; mais il m’était pénible de me figurer le toit de ma famille tout-à-fait abandonné, les ronces croissant dans les plates-bandes du jardin, et les sentiers disparaissant sous les feuilles amoncelées. Maintes fois je crus entendre le vent d’hiver mugir contre les murailles et la pluie en battre les fenêtres ; maintes fois la lune évoqua pour moi des fantômes qui s’insinuaient dans les chambres solitaires : la maison semblait comme morte, le vrai pendant du tombeau où reposaient mon père et ma mère sous l’if du cimetière.

Les lettres de Peggoty me tenaient au courant de son propre ménage où ma chambre m’attendait toujours. M. Barkis, disait-elle, était un excellent mari, quoique toujours un peu serré ; mais n’avons-nous pas tous nos défauts ? n’avait-elle pas les siens ? (Quels étaient-