Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/59

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Mais la renommée de M. Dick ne resta pas confinée dans l’enceinte du pensionnat ; il devint un ami d’Agnès et même d’Uriah. Au bout de quelques mercredis, le Dr  Strong me questionna à son sujet, et ce que je lui racontai de son histoire l’intéressa tellement qu’il voulut faire sa connaissance. Je le lui présentai, et le Docteur le présenta à sa charmante femme, toujours charmante et jolie (quoique toujours plus pâle et moins gaie qu’autrefois). S’il arrivait au pensionnat avant que la classe fût finie, M. Dick m’attendait chez le Dr  Strong, ou, parfois encore, il venait sans bruit, avec l’agrément des maîtres, prendre place parmi nous, exprimant par son silence une profonde vénération pour la science.

Cette vénération s’étendait jusqu’à la personne du Dr  Strong, que M. Dick regardait comme le plus grand philosophe des siècles passés et du siècle présent. Il se passa longtemps avant qu’il pût consentir à lui parler la tête couverte ; et quand il fut admis à l’honneur de son intimité, il lui ôtait son chapeau de temps en temps encore pour lui témoigner son admiration. Il est vrai que le docteur lui lisait des fragments du fameux Dictionnaire… comme il se les serait lus à lui-même, — le