Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/62

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dans une pièce basse, moitié cuisine, moitié salon, dont les fenêtres donnaient sur la rue. J’y trouvai Mrs  Heep, vrai portrait de son fils, aussi humble que lui, s’épuisant en excuses et me demandant même pardon d’embrasser devant moi son cher Uriah, en faisant la remarque que les pauvres gens avaient aussi des sentiments naturels comme les autres. Mrs  Heep portait encore ses habits de veuve, par humilité peut-être, malgré le laps de temps écoulé depuis la mort de son mari.

La théière et les tasses étaient déjà sur la table.

« — Mon Uriah, » dit Mrs  Heep en faisant le thé, « ce sera un jour mémorable pour nous que celui où M. Copperfield daigne nous honorer d’une visite.

» — Je lui ai dit que ce serait là votre pensée, ma mère, » répondit Uriah, et les compliments recommencèrent. J’en fus un peu embarrassé, sans doute ; mais je n’étais pas insensible non plus au plaisir de me voir traité en hôte si honoré, et Mrs  Heep ne me parut pas une femme trop désagréable. La mère et le fils redoublèrent de prévenances et m’offrirent respectueusement les meilleurs gâteaux qui étaient sur la table, puis ils me firent par-