Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/63

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ler, par d’adroites questions, tantôt sur ma tante, tantôt sur mon beau-père, quoique je fusse assez réservé relativement à M. Murdstone ; tantôt sur M. Wickfield, tantôt sur Agnès. Ah ! que mes hôtes avaient beau jeu contre ma juvénile franchise ! Je finis cependant par m’apercevoir, aux regards mêmes qu’Uriah échangeait avec sa mère, que j’en avais trop dit, et je désirais terminer ma visite, lorsqu’en tournant la tête du côté de la rue, je vis passer et repasser deux ou trois fois une figure qui m’avait aperçu et cherchait à vérifier mon identité. Il faisait chaud ; non-seulement la fenêtre était ouverte, mais la porte aussi, et le survenant s’arrêta enfin en s’écriant : « Copperfield ! est-il possible ? »

C’était M. Micawber ! oui c’était M. Micawber, avec son lorgnon, sa canne, son col de chemise aux angles saillants, son air de gentilhomme affable, son accent à la fois solennel et amical, M. Micawber tout entier.

Je n’étais pas trop charmé de voir M. Micawber en pareil lieu ; mais enfin je n’étais pas trop fâché non plus de le retrouver, et je lui tendis cordialement la main en lui demandant des nouvelles de Mrs  Micawber et de toute sa famille.