Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/66

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qui les réduisait aux plus dures extrémités. « Hélas ! mon cher Copperfield, » ajouta-t-il, « le croiriez-vous ? J’attends ici depuis trois jours, de Londres, une légère somme pour acquitter les frais de notre séjour dans cet hôtel… Heureusement, il y a une dernière ressource, quand il n’y en a plus d’autres : un homme ne doit pas se dire sans ami quand il possède encore une paire de rasoirs. » En entendant cette horrible allusion au suicide, Mrs  Micawber jeta ses bras autour du cou de son mari et le conjura de se calmer. Il pleura d’attendrissement, mais recouvra à ce point sa tranquillité d’esprit qu’il sonna le garçon de l’hôtel et commanda pour le déjeuner du lendemain un plat de crevettes avec un pouding aux rognons.

Lorsque je pris congé d’eux ils mirent une telle insistance pour m’engager à dîner avec eux avant leur départ, que je ne pus refuser, et j’acceptai pour le samedi, M. Micawber espérant recevoir ce jour-là ses fonds de Londres.

Le lendemain soir, étant à ma fenêtre, je vis passer avec un mélange de surprise et de contrariété, M. Micawber et Uriah Heep qui s’en allaient bras dessus, bras dessous, Uriah hum-