Aller au contenu

Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et nous bénissant ; je me figure M. Dick et le Dr Strong assistant à la cérémonie. J’étais cependant, je le crois, un garçon de sens et modeste… Eh bien ! ces visions me berçaient tout éveillé.

Mais le soir du bal est arrivé : je me rends à la maison enchantée, où, au milieu des lumières, de la musique, des fleurs et des causeries animées, brille dans tout son éclat Miss Larkins l’aînée… hélas ! les militaires ont aussi reçu des lettres d’invitation et ils sont là. Miss Larkins a une robe bleue avec des fleurs bleues dans les cheveux, — des myosotis ou ne m’oubliez pas… A-t-elle donc peur qu’on l’oublie ? C’est la première fois que je vais dans un bal paré, et je ne sais pas comment déguiser mon embarras, car il me semble que personne ne me connaît et que personne n’a rien à me dire, excepté M. Larkins qui me demande des nouvelles de mes camarades de classe… question insultante qui me dénonce comme n’étant encore qu’un écolier. Après être resté long-temps immobile et sur la porte, admirant la dame de mes pensées… elle-même s’approche de moi, elle-même, Miss Larkins l’aînée… « Dansez-vous ? » me dit-elle d’un air gracieux.