Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/9

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uns ; mais, sur le tout, nous nous en tirâmes avec adresse, quoique les spectateurs de notre course ne fussent pas tous complimenteurs ; mais ma tante ne faisait attention ni au blâme ni à l’éloge, et j’ose dire qu’elle aurait conduit sa voiture avec la même insouciance à travers un pays ennemi.

Après quelques détours, nous nous arrêtâmes devant une vieille maison qui s’avançait sur la rue, maison à larges fenêtres cintrées, très saillantes, et dont les solives sculptées se projetaient encore au-delà, de telle sorte qu’il me sembla que tout l’édifice se penchait comme pour voir ce qui se passait sur la voie publique. C’était d’ailleurs une maison d’une propreté irréprochable, avec une porte basse en ogive, dont le marteau antique, orné d’une guirlande de fruits et de fleurs artistement travaillés, brillait comme un astre ; les deux degrés du seuil de pierre avaient la blancheur du marbre : tous les angles et tous les recoins, toutes les sculptures et toutes les moulures, toutes les croisées et tous les croisillons à vitraux bizarres, semblaient neufs malgré la vieille date qu’accusaient leurs formes architecturales.

En examinant cette curieuse façade au mo-