Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/8

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aller un moment à son pas, et, se tournant vers moi, elle me demanda comment je me trouvais.

« — Très bien et très heureux, » lui répondis-je : je disais vrai en me voyant à côté d’elle très confortablement enfoncé dans un des coussins dont Jeannette avait garni le cabriolet.

Ma tante fut si satisfaite de ma réponse, que, ses deux mains étant occupées, elle me le témoigna en me caressant le front avec son fouet.

« — Est-ce à un grand pensionnat que vous me conduisez, ma tante ? » lui dis-je.

« — Je ne sais pas trop encore, » répondit-elle ; « nous allons d’abord chez M. Wickfield.

» — Ce M. Wickfield tient-il pensionnat ?

» — Non, mon cher Trot, il tient un bureau d’affaires. »

Je ne l’interrogeai pas davantage et nous passâmes à d’autres sujets de conversation jusqu’à notre entrée à Cantorbéry. Là, comme c’était jour de marché, ce fut pour ma tante une belle occasion d’insinuer le poney gris entre des chariots, des corbeilles, des tas de légumes et des étalages de marchands en plein vent. Nous faillîmes en accrocher quelques-