Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/92

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votre petit voyage. J’avais d’abord pensé à envoyer M. Dick avec vous ; mais, en y réfléchissant, je ferai mieux de le garder pour avoir soin de moi. »

M. Dick eut un air assez désappointé ; mais l’honneur d’avoir soin de la plus étonnante femme du monde, rappela le sourire sur son visage.

« — D’ailleurs, » dit ma tante, « le Mémoire…

» — Oh ! certainement, » s’écria M. Dick, « je veux, Trotwood, qu’il soit rédigé immédiatement… il le faut… et vous savez ce qui s’ensuivra… vous le savez, » répéta M. Dick sans achever sa phrase, et l’ignorant peut-être, hélas ! lui-même.

Pour exécuter le plan de ma tante, je fus bientôt équipé. En prenant congé de moi, elle me remit une bourse assez bien garnie : — « Je vous recommande, » dit-elle, « de passer par Londres ou de revenir par cette capitale, et d’y demeurer quelques jours. Vous avez liberté entière et trois semaines ou un mois à vous : amusez-vous bien, soyez sur vos gardes, et écrivez-nous trois fois la semaine. »

Tels furent ses adieux et ses bons avis, j’abrége un peu la leçon toutefois.