Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/102

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agréablement occupée. Dora découvre une série de choses oubliées, et chacun court de tous côtés pour les lui apporter.

Enfin Dora prononce le mot d’adieu… on se groupe autour d’elle, et c’est moitié pleurant moitié souriant qu’elle s’arrache à cette émeute affectueuse pour se réfugier dans mes bras jaloux.

Je veux porter Jip ; mais Dora s’y oppose et veut le porter elle-même, de peur que Jip ne s’imagine avec désespoir qu’elle ne l’aime plus maintenant quelle est mariée. Nous sommes partis ; soudain Dora se retourne :

« — Si j’ai été boudeuse ou ingrate envers quelqu’un, qu’on me le pardonne, » dit-elle. Et elle fond en larmes ; puis, courant à Agnès, c’est à Agnès qu’elle prodigue de préférence ses derniers baisers et ses derniers adieux.

La voiture roule et je me réveille… c’est-à-dire je crois enfin que ce n’est pas un rêve : j’ai auprès de moi ma chère et jolie petite femme que j’aime tant.

« — Êtes-vous heureux, » me dit-elle, « et vous repentez-vous de votre folie ? »

Je viens de me mettre de côté pour voir défiler les images fantastiques de ce temps-là.